TEXTE 2: automutilation
Les larmes colorant mes yeux, alors que le noir achève mon cœur. Les nerfs lâchent, trop longtemps maintenus pour tenir face, contenir la souffrance et sauver la face. Mes sourcils se crispent, mon front se plisse, la tension et la douleur augmentent jusqu'à en devenir insupportable.Les hurlements intérieurs, le corps qui se déchire, trop petit pour me contenir. La douleur me monte à la tête et me brûle, une folie passagère m'emporte, je ne puis me contrôler, je craque et relâche ma peine, emportée par un flot de larmes et de sang. Ce sang si rouge, si prononcé, coulant lentement le long de mon bras, l'ornant à son passage, de nombreux sillons pourpres; goutant sur quelques livres qui trainaient là. Son odeur métallique prenant le nez, un goût de fer âcre, l'amertume de la souffrance qu'il porte et la couleur d'un apaisement qu'il apporte. La souffrance quittant l'esprit pour gagner lentement le corps. Petites failles échappatoires, petites doses d'espoir. Toute cette tension, cette angoisse, cette souffrance, s'échappant peu à peu par les coupures que je trace. J'effleurais au commencement, je me coupe de plus en plus gravement et fréquemment, je me tuerai à l'achèvement.
Les courtes nuits peu réparatrices, insomnies ponctuelles, je demeure depuis deux ans incapable de fermer les yeux et me détendre. Relâcher ce nœud d'angoisse et de tension qui m'agite et me tient éveillée. Mes souvenirs me reviennent sans cesse en tête, je ressasse les mêmes problèmes chaque nuit sans avoir plus d'une fois triomphé de ces néfastes pensées. S'enchaînent alors à ces nuits tourmentées, de longues journées de mensonges.
Garder ses illusions par peur de se perdre. Le regard vide en cours, les sourires devant les amis, les yeux qui perlent puis qui se reprennent, qui en disent long sur le poids de cette tristesse. Garder le secret, un lourd secret qui me ronge de l'intérieur avec une question: Quand sortirais-je enfin de ce cauchemar ? L'incompréhension des autres, leurs regards attardés sur mes avant-bras...Et le malaise que je ressens alors...
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